GERONTOSTERE
2009/Trinité-sur-mer/France TEAM: Quentin Duvillier & Victor Le Bourgeois
Le projet s’appuie sur l'observation suivante : l’espérance de vie augmente et l’autonomie des personnes âgées est autant une réalité qu’un phénomène en expansion. Après un vingtième siècle qui a vu le progrès qualitatif et social de la population dans son entier, vient l’époque où le 3ème âge ne sera plus le dernier. Car autonome, il sera de plus en plus considéré comme un âge actif. Bientôt viendra une nouveauté sémantique : le 4ème âge. Peut-on imaginer un urbanisme capable d'accueillir les besoins de personnes du 3ème âge? Cette problématique trouve comme site la Trinité-sur-mer, ville faisant l’objet d’une urbanisation grandissante provoquée par une arrivée massive de personnes à la retraites désireuses de se faire construire un logement pavillonnaire. Ceci ayant pour conséquence les effets bien connus : standardisation du logement, absence d’activités, appauvrissement des relations, défigurement du littoral. Reprenant l’idée du familistère, le projet s’apparente à une ''coque'' de 45 mètres de hauteur, offrant aux habitants tous les services à la personne nécessaires. Le volume est pensé pour que les habitants s’approprient l’espace en laissant au locataire/propriétaire, le soin de choisir la façade et la superficie de son logement –permettant ainsi toutes sortes de typologies, du studio en passant par le duplex. Son évolution est une composante essentielle du projet, où appropriation, personnalisation et évolution sont des pierres angulaires à partir desquelles la vie et son organisation trouve un terrain idéal à son expression. En inversant d’une part le processus d’urbanisation horizontal, et d’autre part en faisant du 3ème âge, l’âge de création, du possible et du vivant, c’est une tentative d’inversement du système actuel qui est le fond idéologique de ce projet. |
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''Les premiers groupements humains ont certainement eu un comportement territorial semblable à celui que les biologistes ont récemment découvert chez beaucoup d'autres espèces: une tendance lié à l'accouplement et à l'éducation de la progéniture, à établir un habitat délimité, une base de foyer, défendu contre les agressions, en particulier celles d'autres hommes. A l'intérieur du territoire ainsi occupé, un mode de vie local se développait, basé sur un approvisionnement alimentaire local, des pratiques sexuelles locales, des dieux locaux, un mode de vie dont la singularité se voyait renforcée par l'usage d'un dialecte qui était généralement aussi inintelligible aux étrangers de la vallée voisine que l'est une plaisanterie familiale. '' Les transformations de l'Homme, L.Mumford, 1956 |
''L'homme est ainsi devenu non seulement humain, mais domestiqué dans un environnement intime où l'on vivait face à face, le monde de la communauté primitive : famille, tribu, clan, village, voisinage. La présence visible des parents et de voisins, de gens amicaux aux dimensions limitées, facile à explorer, plein de satisfactions concrètes, de spectacles, de bruits et d'odeur signifiants, de repères familiers
[...] Maintenir cet équilibre était essentiel à la sagesse : d'où la peur du non-traditionnel, du non-habituel, de l'étrange, de l'étranger; d'où aussi l'amour de ce qui est admis, conventionnel, souvent répété, avéré : la vénération des moeurs ancestrales. '' Les transformations de l'Homme, L.Mumford, 1956 |
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