DATA CENTER CITY
2012/Unbuilt Vision/USA Team: Quentin Duvillier & Adrien Piebourg
Conçu par Tim Berners à la fin des années 80, les premiers sites web sont apparus en 1992. Vingt ans plus tard, internet est devenus le média de référence incontournable du XXIème siècle. Plus de 2 milliards de personnes utilisent internet chaque jours. Chaque seconde 3 millions d’emails sont envoyés, 30 000 phrases sont répertoriées sur Google, 140 millions de tweets sont envoyés par jour. Internet fait désormais partie intégrante de notre quotidien et la question est de savoir comment à partir du développement de l’espace virtuel, maintenir un espace concret pour le corps, comment réinventer la ville, sa rue et sa place publique. On compte aujourd’hui à travers le monde près de 619 data center facilities réparties dans 33 pays et 183 villes. Le tout dirigé par 23 compagnies (cf. Data center facilities map). Regroupant les informations du monde entier et sachant qu’ils absorberont bientôt près de 1% de l’énergie mondiale, ces lieux constituent une nouvelle géographie d’importance: la géographie du média virtuel. Véritable symbole de la ville virtuel, l’implantation de ces centres diffère cependant des critères d’implantation traditionnellement utilisés pour les villes. Les incitations fiscales, le climat et la proximité des utilisateurs sont certains des critères utilisés par les compagnies pour choisir leur lieu d’implantation. L’existence d’internet repose donc sur des données tant économiques que physique. La question est ici de savoir dans quel mesure la typologie des data center peut influencer concrètement notre rapport au territoire et plus précisément le discours sur la ville. |
Avec la crise économique de 2008, nous assistons à une tendance de plus en plus forte au repli identitaire. Les pays ferment leurs frontières tandis que sur internet les frontières explosent. L’espace physique ne semble plus suivre l’évolution de l’espace virtuel. Dans cette mesure, nous proposons ici de considérer le principe d’identité non plus par le biais de frontières administrative ou physique, mais par l’utilisation d’un nom de domaine (cf Down. Map for European Web Identity) En pratique, cela se traduit par le fait que les data centers sont associés directement à une structure urbaine et regroupent toute les informations propre à cette structure. Contrairement au principe du Cloud Computing qui consiste à déporter sur des serveurs distants les informations numériques, elles sont ici directement intégré à la structure urbaine et constituent la base de son identité. |
Map For European Web Identity
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Chaque ville de la Map for European Web Identity propose d’intégrer les data centers facilities à sa structure. Nous lui donnons le nom de ‘’Serveur City ‘’. Les data center facilities nécessitant une forte consommation d’énergie, la ville utilise tous les principes de production d’énergie verte utile à son fonctionnement. Elle possède ainsi sa propre autonomie et ne nécessite pas de se raccorder aux réseaux d’une ville existante. Elle est indépendante du sol donc du territoire, pouvant s’implanter n’importe où. Le web influence aujourd’hui considérablement notre mode de déplacement. Avec internet, nombres de déplacements peuvent être supprimés (cf left. Influence d’internet sur les déplacements). Les déplacements étant minimisés, les programmes essentiels au fonctionnement d’une ville sont concentrés autours du data center facilities (cf left. Serveur City Organisation) |
Platform building
L’influence d’internet à jusqu’à présent peu été pris en compte dans la morphologie des immeubles d’habitations. Cependant c’est bien par ce média que l’on devrait assister bientôt à un bouleversement de notre façon d’habiter. Si l’architecture du xxème siècle a permis d’apporter aux logements l’espace et le confort, l’architecture du XXIème siècle permettra d’intégrer au logement un maximum de fonction dans un minimum d’espace. Dans Serveur-City, l’impact d’internet sur les réseaux de transports (humains/marchandises), va permettre de les intégrer à la structure même de l’immeuble, modifiant ainsi son organisation. -Les marchandises commandées par internet arrivent directement dans l’immeuble par réseau de transport automatisé, puis sont placés dans un étage réservé au stokage. -Les rues piétonnes arrivants dans l’immeuble, se prolongent en un espace public, servant de hall d’entrée et accuillant différents services de proximité. Humans & goods distributions Serveur-City est une ville à faible emission de carbonne. Tous les déplacements de personnes au sein de la structure sont électriques (segway et tramway). Les marchandises circulent par un réseau de trains automatisés. En effet, on peut désormais effectuer la plupart de ses achats par internet, réduisant ainsi considérablement le nombre de déplacement utilitaire au sein de la ville. On estime que plus de 80% des achats pour le loisir et 60% du reste des achats sont désormais effectué par internet dans les pays d’Europe (source : Fleishman Hillard) Avec le M-commerce, se développe le principe de centres commerciaux virtuels. L’archétype de la rue est ici conservé dans les circulations, les boutiques virtuelles ayant remplacées les enseignes traditionnels. |
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Data Center Facilities
Internet est en train de devenir la nouvelle voix du peuple. Il est de plus en plus utiliser comme moyen de protestation. En Egypte, 90 000 personnes s’étaient engagés via Facebook à joindre la manifestation contre Hosni Moubarak. En Chine, le pouvoir tente de réduire l’espace de liberté de millions d’internautes et censure activement les réseaux sociaux comme Facebook ou Tweeter qui y sont interdits. En Europe, on estime à 18% le nombre de personnes utilisant internet pour les élections locales ou nationales. Il est donc tout naturel de placer internet au cœur de la cité. Dans Serveur-City, les racks nécessaires au stockage des données numériques, sont exposés au centre de l’espace publique. De grands écrans diffusent les informations de la toile en temps réel. Cela devient un lieu de réunion politique et démocratique. |
Alors que les villes étaient orientées vers les églises ou les institutions politiques, Serveur-City est tourné vers les Data center facilities. C’est la représentation symbolique d’internet comme le centre de la vie du peuple. Comme le Smartphone qui rassemble un grand nombre de fonction dans un petit format, la sphère est le condensé programmatique de la ville du XXIème siècle. Au sein d’une architecture opaque, elle tente d’associer les références du concret et du virtuel. L’architecture d’aujourd’hui ne peut plus ignorer les conséquences du virtuel sur l’espace qui nous entourent. Il convient de repenser la ville en fonction de l’accessibilité des programmes par le biais des nouveaux moyens de communication. Dans Serveur-City, l’honneur est donné à l’espace publique. Car le virtuel, qui redéfinie notre accès à l’information et au savoir, modifient par conséquent notre façon d’agir, notre perception globale de l’espace et du temps, tout comme il modifie notre sens de la vie commune. Democratie 2.0
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